samedi 19 juillet 2014

L'orage

Elle s'éveilla en sueur, brûlante et fiévreuse. A l'entrée de la grotte grésillait le crépitement de la pluie qui s'acharnait sur le sol. La foudre fendit les ténèbres célestes, d'une zébrure orange et fugace. Le tonnerre éclata. 

S'Wari se leva. Elle sortait d'un cauchemar que sa mémoire avait effacé dès le réveil. Une étrange impression lui serrait la gorge, une angoisse inexplicable. Quelques pas et la voilà qui s'élançait sous la pluie. L'averse violente fouetta sa chair jusqu'à la geler, estompant rapidement les peintures qui ornaient sa peau.

Le camp était vide, endormi. Elle se glissa jusqu'à la falaise pour contempler la mer furieuse jeter ses rouleaux chargés d'écume sur la plage. Soudain, son cœur s'emballa. A la brève lueur d'un éclair, elle cru distinguer une silhouette, debout dans les flots agités. Une ombre drapée dans une longue cape déchirée. 

Obscurité. Roulement du tonnerre. Pétillement de la pluie.

A nouveau la foudre illumina la baie. Plus rien que l'océan déchaîné qui s'acharnait sur le sable. Un frisson courut le long de son échine. Elle se décida à retourner à l'abri, persuadée que la fatigue venait de lui jouer un mauvais tour. 

De retour à la grotte, un scintillement métallique attira son regard. Elle baissa les yeux. Sur le sol boueux, gisait une dague. S'Wari eut un net mouvement de recul. Elle l'eut reconnue entre mille. Quelques instants s'écoulèrent, qui durèrent une éternité pour elle. Elle se décida à s'approcher pour saisir l'arme, refermant sa menotte dégoulinante sur la garde de celle-ci. Qui l'avait mise là ?

L'arme à la main, elle tourna sur elle-même, cherchant le coupable. Personne. Une peur vive et oppressante s'instilla peu à peu en elle. Elle ne se rendormit pas.

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