samedi 6 décembre 2014

Heureux soient ceux que la jungle dévore

Poppée avance dans la jungle d’un pas alerte et confiant, comme l’on foule une terre conquise. Elle n’arrête sa marche que lorsqu’une silhouette féminine, armée, entre dans son champ de vision. Elle croise alors les bras sur sa poitrine, se dressant de toute sa hauteur. Sous la surface irrégulière du masque de fer, ses yeux clairs pétillent de satisfaction et sa voix extasiée s’y joint en chœur :

« Je le savais cihuāpil-li, que la jungle nous réunirait à nouveau. »

Poison  s'avance arc à la main dans la jungle qu'elle connait parfaitement jusqu'a tomber sur une fille qu'elle reconnait de suite à son odeur. La mamba se fige, l'observant pas rassurée, son assurance...lui file toujours ces frissons que seuls les esprits peuvent lui donner. Mais, elle ne laisse rien paraitre, son menton se relève tandis que son arme est tenu fermement en main.

" Hou kike... Je pensais que tu ne reviendrai plus "

Poppée la détaille de haut en bas d’un regard prédateur : « Je reviens toujours. Tôt ou tard. Certaines l’ont réalisé pour leur plus grand malheur… »

Elle s’avance d’un pas de plus. Son visage s’incline légèrement. Elle fixe l’arc de la Mamba : « J’étais en mauvaise posture, la dernière fois. Affaiblie et blessée au plus profond. » Elle redresse la tête. Sa voix prend un ton complaisant : « Ce n’est plus le cas. Je suis à nouveau totalement libre. »

Et cela sonne presque comme une menace.

Poison la fixe ou du moins essaie, le masque qui recouvre son visage ne lui permettant pas de saisir ces expressions ce qui la rend encore plus nerveuse. La fille fait comme si elles se connaissaient, comme si elle venait presque pour elle...et les menaces sonnent dans chacun de ses mots. Est elle venue la capturer ce jour, la mamba compte tout de même sur son habilité à l'arc qu'elle empoigne si fort qu'elle en a mal à la main. Par sa voix, elle essaie de ne rien dessiner de son malaise, se nimbant de sa carapace insensibilité qui rend le ton glacial..

"Et que viens tu faire ici, kike ? "


Poppée s’avance encore. Elle ne paraît pas craindre l’arc et n’a même pas pris la peine de dégainer le sien. Son assurance est-elle légitime ou n’est-t-elle qu’un gros coup de bluff ? Elles se retrouvent face à face : « Je suis trop proche maintenant, cihuāpil-li, tu peux ranger ton arc », fait-elle sur un ton taquin. Elle laisse s’écouler quelques secondes. Elle paraît tirer quelque plaisir de ces instants de tension.

Puis, elle reprend, d’une voix plus douce. Presque lénifiante. « J’ai déposé ici une gamine que j’ai sauvée, il y a quelques jours. Cela m’intéresse de savoir ce qu’elle est devenue. »


Poison  tressaille quand la rouquine s'approche de plus en plus d'elle pour se retrouver à quelques pas, au point qu'elle pourrait fonde sur elle à coups de crocs. Mais, elle ne bouge pas, son arc toujours serré dans sa main ne sera pas rangé, elle profite de cette proximité pour la renifler un peu plus, geste instinctif afin de connaitre la proie, essayer d'en deviner les intentions.

"Cette fille que tu as ramenée.. a disparu... nous ne l'avons jamais revue" dira-t-elle jetant un coup d’œil à l'endroit ou le féral les avaient surprises.

Poppée secoue la tête négativement : « Je ne parle pas de celle-ci. Je n’ai pas sauvé celle qui se cachait derrière l’arbre. Elle était là, c’est tout. Et si ni vous ni moi ne l’avons sauvé, on peut imaginer qu’elle est morte. »

Elle marque un long silence avant de reprendre, toujours sur le même ton doucereux : « J’ai laissé une gamine muette auprès de ce camp, il y a quelques jours, après l’avoir sauvée. » Ses iris se plantent dans ceux de Poison : « Vous l’avez forcément trouvée. »

Poison fronçe les sourcils quand Poppée parle en fait d'Atalante, la jeune muette perdue dans son mutisme qu'elle avait découverte ici, ya quelques jours. La mamba se tend un peu plus, fixant la rouquine de ses yeux fauves..

"Que lui as tu fait pour qu'elle soit comme cela ? " sa voix devenant plus forte, sans agressivité mais curiosité.."nous l'avons recueillie, elle est Jang'ka à présent"

Poppée  pousse un petit soupir : « Jamais je ne ferais de mal à une petite fille innocente. » Il y a une pointe de reproche dans le timbre de sa voix. Son regard délaisse celui de Poison pour aller se perdre au loin : « Je suis tombée sur une scène bien étrange… Un homme armé qui entraînait une petite fille avec lui dans la jungle. Je les ai suivis. Un jour, ils se sont arrêtés et il a levé son arme sur elle. Il allait la tuer. Je ne sais pas pourquoi un homme de cité prendrait la peine de traîner une esclave muette jusque dans la jungle s’il veut simplement la tuer… » La situation paraît l’intriguer : « Quoi qu’il en soit, j’ai abattu cet idiot. On ne tue pas d’innocents dans la jungle. Les esprits ne le tolèreraient pas. »

Poison suit le regard de Poppée quand il se perd au loin, elle l'observe attentive à chaque souffle, chaque parole respirant cette odeur entêtante à plein poumons..."elle est traumatisée, perdue dans un lac de silence...il s'est murée dans l'enfance pour échapper à des souvenirs qui pourraient la détruire..mais elle est jang'ka à présent, nous l'aideront à se sortir de là, si elle le souhaite... nous l'aideront à survivre, si elle veux vivre..la jungle tue bien plus que les kiumes..."


Poppée  hausse les épaules : « La jungle ne tue pas seulement. Elle dévore. Furaha ni wale ambao unakula msitu [Heureux soient ceux que la jungle dévore].» Sa voix est plus grave, plus sérieuse. Elle souffle : « Je savais que vous en prendriez soin. Les enfants de la jungle ont l’air dur et cruel et probablement le sont-ils… Mais ils savent reconnaître les innocents. » Ses iris viennent se perdre dans le regard émeraude de Poison : « Je suis seule à présent. Seule et libre. Et je ne veux plus de compagnons, je ne pouvais pas la garder. »

Poison plisse le regard, elle mettra la tête sur le coté pour observer cette fille si étrange..cette impression de la connaitre la frappe, mais elle ne perçoit plus cette crainte de l'esprit.."la fille sera inahan, mais elle doit montrer ce qu'elle sait faire..sinon, elle mourra..." exprimera t'elle en soupirant. Dans son ancienne tribu, Atalante aurait été tuée directement, les faibles ne survivant pas plus de quelques jours.." tu vas repartir donc?..."

Poppée acquiesce pensivement : « N’oublie pas, cihuāpil-li. Le malheur finit toujours pas s’abattre sur ceux qui ont tué des innocents alors que ce n’était pas nécessaire. » Elle paraît prendre un plaisir certain à balancer ainsi des menaces ésotériques, presque comme si elle avait quelque lien intime avec les esprits qui hantent la jungle. « Je vais repartir, oui. Je ne suis pas suicidaire. Les tiens ne supporteront pas ma présence, nous le savons toutes les deux… » Il y a une pointe de déception dans le ton de sa voix mais elle ravale rapidement celle-ci : « mais… », elle commence à tourner les talons, pivotant sur elle-même avec vélocité :

 « …Si tu te sens perdue, cihuāpil-li, je serai là. »

Poison se fige à nouveau quand Poppée parle de malheur, elle se sent directement concernée, portée par cette culpabilité d'avoir tué des innocents, pendant la guerre entre la tribu de son père et celle de Shimaro..La menace lui fera froid dans le dos, recommençant à craindre les esprits qui pour elle l'emmèneront un jour.

Et c'est avec un mélange de tristesse et de soulagement qu'elle verra la rousse s'en aller.."fais attention..." murmurera-t-elle, suivant les pas de la fille.

Poppée ne se retournera pas. Elle s’éloigne avec cette assurance qu’elle sait mettre dans chacun de ses gestes : « Chunga [Prends soin de toi] », dit-elle simplement. Il y a une étrange tendresse dans sa voix. Puis elle disparaît dans la jungle, avalée par la végétation dense et verdoyante.

Et rapidement, plus rien ne prouve qu’elle a existé.

Poppée


Poppée, ancienne chef d'une tribu de talunas de Schendi, elle est appelée Schendi Cihuātēuctli : la Dame de Schendi.

Trahie par les siennes, l'histoire dit qu'elle s'est vengée en massacrant la tribu entière.

Son visage est masqué de métal.

L'éveil

Atalante se tient allongée auprès du feu. Elle est calme et –évidemment- silencieuse, plongée dans son habituelle contemplation obsessive. Par moment, elle élance une jambe ou un bras vers les flammes et admire avec fascination la courbe blanche qu’ils décrivent devant le crépitement flamboyant. La laisse qui la retenait captive lui a été retirée, tout du moins n’en porte-t-elle plus trace. Elle note l’arrivée du Mamba puisqu’elle tourne, lentement, le visage vers lui et qu’elle se met à le regarder en silence. Comme elle regardait le brasier.

Al 'Кα vient lentement se plier devant le si petit être qu'a ramené son clan . IL sait que Ku'be veut la prendre sous sa protection et ne comprends pas encore l’intérêt qu'elle peut avoir pour une tribu comme la leur . Elle semble... hmm... perchée ? comme si le corps était la mais le cerveau en activité sur un autre continent . Sa main vient faire un signe pour détourner le regard statique de la rousse , les doigts venant faire des sortes de signes que certains sourds et muets terriens pourraient interpréter . Pour lui ça n'est qu'un truc qu'un des mâles de Klima dont la langue était inutilisable faisait . Son signe sera "Je ne suis rien" , un des trucs que le gars répétait .

Atalante ne paraît pas comprendre le signe. Elle n’est pas sourde, de toute façon, l’expérience l’a déjà prouvée plusieurs fois sur le campement. Elle semble cependant revenir à la réalité puisqu’elle l’étudie d’un œil méticuleux, suivant avec intérêt le geste qu’il effectue. Elle se met à sourire avec la tendresse d’une gamine et se redresse dans un mouvement fluide. Elle se hisse sur ses genoux pour lui faire face : nez-à-nez. Son regard pastel se perd dans celui de l’Inkosi. Elle sourit toujours. Candide.

Al 'Кα est un peu perturbé par la chose . Il ne découvre dans la prunelle de la fille ni surprise , ni intérêt ni même intelligence . C'est comme si on avait limité le cerveau a des choses de survie qui sont manger , boire , regarder et bouger sans que la conscience ne permette d'aller plus loin . La voir s'approcher si près de lui alors qu'il a l'habitude des attitudes paniquées le perturbe tout autant , se demandant si elle a plus de jugeote qu'un enfant a peine sevré . C'est peut être ça .. c'est un corps de femelle dans une tête d'enfant . Son visage avance vers le sien , les nez se touchent et il vient reprendre le truc le plus crétin de Gor , accessible même aux Ferals bondiu , il refait le geste et vient de sa main presser le bras de la fille vers le haut , comme une invitation a l'imiter : " kufanya."

Atalante dégage, certes, de l’innocence mais pour qui prend le temps de s’attarder à croiser son regard celui-ci pétille d’intelligence et de curiosité. Un frisson subtil, que seul lui pourra sentir vient agiter le visage d’Atalante lorsque leurs nez se heurtent. La main droite de la jeune femme s’élève et ses doigts viennent effleurer le plat de la grande main qui presse son bras : « chhhh… » chuinte-t-elle doucement. Elle ne paraît toujours pas effrayée mais il pourra ressentir une certaine tension. Une légère vibration de tout son corps. Elle est mal à l’aise.

Al 'Кα marque sa nervosité par un mouvement vif des sourcils . Ils plissent , semblent afficher un certain agacement de la réaction de la fille face a ce qui pourtant chez lui est de la douceur . IL comprends au son , au geste que la femelle ne veut pas être touchée : elle a pourtant réagi quand leurs visages s’étaient touché . Le mamba plane un peu , se demandant a qui et a quoi il a affaire . Il se demande aussi a cet instant si Ku'be a eu plus de résultats avec cette chose humaine d'apparence mais aux réactions visiblement euh .. pas d'ici . Schh schhh ... elle exprime un truc. 

Ses doigts se referment soudainement sur le bras qui semble récalcitrant a lui obéir et le corps du mamba vient lentement s'abaisser sur le corps presque allongé de la kike . IL perds en altitude et vient dans un Schendien au ton sifflant claquer un " Kifungo pakiti [La meute est tactile ..]" Son corps s'abat au ralenti sur la femelle , les jambes recouvrant les siennes et lentement son poids pesant sur celui de la captive qui pour le coup va se prendre du tactile forcé et Sccchhschhuer plus fort , il arrivera peut-être à faire sortir la voix qui sait .

Atalante écarquille les yeux. L’horreur succède au malaise. Cette position, ce corps d’homme… Il n’est plus qu’un fantôme. Un démon. Le temps se fissure et l’espace s’effondre. Elle n’essaie pas de le repousser mais ses lèvres s’ouvrent pour crier. Il n’en sortira que du vent. Ses muscles se tendent et son corps entier se crispe en une silencieuse résistance. Son visage n’est plus qu’un masque d’effroi. Sa respiration s’affole. Elle se met à suffoquer. Son cœur tambourine si fort qu’il pourra le sentir battre contre lui. Ses poings se crispent ; elle enfonce si fortement ses ongles dans les phalanges de ses doigts qu’un peu de sang vient couler sur la chair blanche.

Al 'Кα reste anormalement écrasant sur la femelle . Il vient une fois presque allongé sur elle la coincer pour que chaque mouvement l'oblige a se presser contre lui . Ça dérange heeein . Peu importe la panique et les cris soufflé qu'il entends , il est au contraire certain cette fois que les cordes vocales sont inutilisable . Il sentira chaque frisson d'effroi chez la jeune femelle , il découvre que OUI , cette petite chose si étrange est capable d’émotions et de réactions . Il reste anormalement immobile , le corps paniqué aura le choix sous lui de continuer a se débattre avec ses démons ou de réaliser que le corps qui la domine est figé et ne lui renvoi aucune agression physique autre que le contact. 

Il vient de sa main libre renouveler le geste de l'esclave de Klima, les doigts reprenant les mouvements simples du "Je ne suis rien". La fille n'a plus qu'une main de libre et si la cervelle peut réagir sous la peur , elle comprendra qu'Al'ka en la libérera que quand elle aura montrer qu'elle peut imiter les gestes . A défaut , elle est inutile pour le campement.

Atalante est en effet devenue incapable de comprendre quoi que ce soit, et probablement ne remarque-t-elle-même pas le geste de l’Inkosi tant sa position la plonge dans une vive angoisse. Elle n’est plus rien, cela est vrai. Plus rien qu’un être écrasé par le poids d’un passé abominable. Peu importe au fond, qu’il reste immobile ou qu’il soit violent… Ce contact prolongé, cette impuissance absolue, tout cela est une trop forte évocation pour qu’elle puisse garder le contrôle. Elle ne se débat pas. Oh non. Elle est immobile, comme ces bêtes vaincues qui miment la mort dans l’espoir de sauver leur vie. Inerte et terrifiée.

Al 'Кα  semble jouer de la rousse comme un Larl s'amuserait de son gibier . Elle ne semble plus réagir, la période de cri et d'affolement semblant passée pour une attitude prostrée de la proie vaincue . Il vient saisir le bras libre de la femelle et le lève dans sa main , les doigts sont si minuscule qu'il se demande a cet instant s'ils ont déjà pu travailler quoi que ce soit. Il vient étudier la paume de cet animal silencieux qui semble pétrifié dans la terreur . Ses doigts suivent jouer les stries de la main , comptant les doigts pour s'assurer que y a bien le compte . Ce petit jeu qui semble être juste de la perfidie de la part d'Al'ak aura le mérite de cajoler inconsciemment la peau de la femelle presque morte de peur. Il est toujours a moitié affalé sur elle , confortable et attendant que la cervelle reprenne la route de la réaction.

Atalante reste ainsi de longs instants, lui abandonnant sa blanche menotte sans rechigner. Ses paupières se sont closes sur ses prunelles, laissant filtrer de lourdes larmes qui dévorent la peau de ses joues de leurs eaux salées et glaciales. Puis elle finit par rouvrir les yeux et son regard se pose sur Al’Ka qu’elle dévisage avec surprise. Il n’est pas celui qu’elle s’attend à voir. Son visage vrille à droite. A gauche. La jungle. Les bruits de la forêt emplissent soudain son ouïe. La lumière du soleil inonde son faciès. Elle souffle. Soudain, sa petite main se referme sur celle du Mamba, comme un piège se rabat sur sa proie. Ses doigts s’entrelacent aux siens. Son souffle s’est calmé.

Al 'Кα sent les phalanges bouger . IL n'avait presque pas ou peu bougé depuis quelques Inhs et continuait d'agacer l’épiderme de la femelle comme pour s'assurer qu'il était toujours réactif . Il verra quelques tremblements quand ses doigts passent a l’intérieur de la main jusqu’à ce qu'enfin la main se replie et vienne saisir la sienne. 

Il lui offre sa paluche en pâture un instant avant de venir a son tour replier les doigts pour sceller une sorte de début de communication . Le gibier semble revenir a la vie , a la conscience, a la réalité que rien ne lui a été fait physiquement autre que d'accepter le contact . Son visage se tourne lentement vers la rousse , sa prunelle cherchant la sienne pour venir y capter l'envie de survie. Ses doigts restent emmêlés aux siens , le geste se renouvelant une troisième fois , même signe , même symbole , meme envie de la voir enfin l'imiter . Il ne la quitte plus du regard avec une sorte de curiosité .
 
Atalante immobilise son visage face à celui d’Al’Ka, laissant leurs regards se fixer l’un dans l’autre. Elle a l’œil trouble de celui qui sort d’un cauchemar. Un trouble passe sur son minois alors qu’elle serre davantage la main que ses doigts retiennent captive. Elle n’imite pas le geste sur le coup mais elle redresse vaguement le visage pour le rapprocher de celui de son geôlier. Ses lèvres tremblantes effleurent la joue du Mamba, en un baiser indistinct, avant de couler jusqu’à l’oreille de celui-ci : 

« Ne m’abandonnez pas. » 

Ce ne sont pas des mots. Ou si peu. C’est un murmure, éraillé, négligeable, douloureux, issu d’un effort surhumain. Tout juste un balbutiement mais si son ouïe est bonne, il pourra l’entendre. Elle laisse ensuite retomber son buste et ses doigts viennent dessiner le geste qu’il a fait.

Al 'Кα n'entends plus ce qui se passe autour . Tous ses sens sont concentrés sur la petite chose qui a été emmenée au camp . Celle ci aura eu le mérite d'attirer son attention et de l'intriguer assez pour qu'il se défie de la faire obéir a ses gestes . Son regard ne la quitte pas , cherchant des les mouvements du visage les réactions habituelles qu'on peut attendre dans une telle situation . Les doigts viennent en écho répondre au serrement et il se forcera a une immobilité parfaite quand elle se redresse contre lui. 

Le murmure sera perçu... compris... le palpitant gagnant en rythme devant l’adrénaline de l'entendre parler. C'est si peu de chose mais un tel effort pour l’obtenir que c'est comme gagner un duel face a un adversaire bien plus fort que soi. Il baisse légèrement les paupières et verra en écho son geste se reproduire. Ce geste signifie "Je ne suis rien ..." La femelle est libérée de son poids la seconde qui suit , les doigts de l'Inkosi se relâchant de ceux de la captive pour lui rendre une totale liberté de mouvement. 

Ses doigts viennent tracer une ligne sur le front de l'autiste , se penchant sur elle pour un " Cha , Inahan ... Tu es Jang 'Ka .." . Il se redresse ensuite et la laisse se remettre de ses emotions . Ku'be sera informé plus tard que sa protégée sera intégrée au camp.

jeudi 4 décembre 2014

Le coeur

 « La blessure vit au fond du coeur. »
Virgile, l'Eneide


 Kube'Ba Wawindaji rentre au camp, une belle prise dans les bras, content de sa chasse. Il observe au loin Liana, tellement discernable avec sa longue chevelure blonde/blanche, et tient... la petite muette près du feu. Il sourit en le réalisant, et lance un "Hou !" jovial à toutes deux. Il va déposer l'animal pas très loin, histoire de l'ouvrir et le préparer pour la tribe.

Liana verra Kube arriver avec de la bonne barbac. Elle s'approche de lui pour regarde l'animal * Hou .. * Fixant la viande et se disant qu'elle servira a nourrir la tribu un repas seulement sans doute. ils étaient vorace les sauvages * Hou .. *

Atalante est étendue auprès du feu. Ses paupières ouvertes laissent les flammes se refléter dans le miroir de ses yeux. Elle ne réagit pas directement à l’arrivée du chasseur portant son gibier. Il lui faut quelques instants avant que la curiosité ne la tire hors de sa léthargie. Elle redresse alors le buste et hausse le menton pour regarder avec indiscrétion ce que le nouvel arrivant est en train de faire.

Sa'Afi  rentre enfin au camp après sa balade dans les contrées dangereuses, elle a faim cette promenade lui ayant ouvert l’appétit, elle salue les présents, " hou Ku'Be, hou Liana" elle fera juste un signe à Atalante, se demandant comment elle est encore en vie

Kube'Ba Wawindaji relève la tête, sourit largement en entendant Shujaa, puis "Hou hou hou" comme la chouette pour le bien commun. Il s'était déjà affairé à ouvrir la bête, de la trachée au bas ventre, histoire de conserver les viscères. Il fait des petites piles, pour que chaque partie servent à la bonne chose. Un peu d'intestins, un peu de foie, un peu de chair, un peu de muscle...

Liana observe avec attention comment il fait. Elle le faisait facilement sur des petits gibier mais les gros s'était une autre affaire. Elle regarde vers Sa'afi pour la saluer * Hou Sa'afi * Dit elle vers elle. Elle ne pretera pas d'attention à la muette car elle avait décidé qu'elle ne l'aimait pas.

Atalante tourne quelques secondes la tête vers Sa’Afi, se contentant de la dévisager avec une mine stupéfaite. Puis elle revient à Ku’Be, ses iris glissant au passage sur les formes nues de l’inahan blonde. Elle garde ses distances mais pour une fois elle paraît intéressée par quelque chose puisqu’elle s’avance d’un mètre pour s’offrir un meilleur point de vue.

Sa'Afi regarde la bête en court de découpe, encore un beau travail de Ku'Be, elle le trouve grand guerrier, mais après la conversation avec M'Wana, elle essaie de na pas être trop proche de lui et de contenir son désirs, " Toi faire des ravages dans la jungle pendant la chasse, mais tribu desoin de viande"


Kube'Ba Wawindaji louche l'espace d'un instant sur la petite, au fond, puis sourit, discrètement. Lorsque l'animal vidé, il lève la patte avant, détachant le muscle du torse, suivant avec sa dague acérée la jointure entre les parties. Et hop... Une patte détachée, la peau légèrement coupée pour dégager la chair. Il fera attention pour que les kikes puissent tanner la peau. On la vendra, ou on l'utilisera à d'autres fins. Il tranche un morceau près de l'épaule, sans tiraille, une belle partie, en sommes. Il le tend à Sa'afi "Shujaa, tu en veux ?" Ses mots d'hier résonnaient dans sa tête, mais il tente de les chasser de ses pensées.

Sa'Afi s'approche de Ku'Be acquiesçant de la tête, " yebo un morceau bien saignant et chaud" puis elle regarde Liana, " va chercher un bol pour mettre le sang dedans nous allons partager la boisson"

Zhoay croise les bras sous sa poitrine en observant attentivement les gestes de Kube. Elle reste fascinée par le dépeçage d'un si gros machin. Tout un art et surement une habitude de décolleter du gros matos. Elle sourit légèrement puis va chercher un bol pour récupérer le sang. Ses gestes deviennent naturels et sans grimace elle s'approche de l'animal mort se mettant a genoux le bol entre ses mains prête a récupérer le sang.

Kube'Ba Wawindaji relève la bête, pour aider au sang à couler.. l'avait déja saigner, au moment de la prise, pour l'achever. Il n'avait pas penser à conserver le sang. Cependant... Il fait un rictus sauvage, et détache le coeur dans le poitrail, chaud, large, et le porte à sa bouche. Il plonge ses prunelles dans celle de Sa'Afi, un peu comme l'autre jour, quand ils avaient partagé le sang, sur le corps de la blonde. Il prend une bouchée, mâchant le muscle coriace entre ses dents, laissant couler le liquide poisseux sur sa barbe et son torse. Il le tend à la guerrière, en défi, mais il sait déja qu'elle y répondra avec plaisir.

Liana verra que son bol de sang ne sert a rien du coup elle se relève le laissant au sol au cas ou elle vomirait de voir les deux bouffer le cœur. Elle se recule de quelques pas regardant ailleurs parce qu'ils étaient vraiment dégueu.

Sa'Afi n'a pas l'habitude manger le cœur saignant, d'habitude celui ci est offert aux chefs de la tribu, elle est surprise mais amusée aussi, Ku'Be la prendrait elle pour une chef, " yebo moi pas chef pour manger coeur " elle prend le morceau de coeur, et vient pour la première fois de sa vie croquer dedans à pleine dent, non sans faire une moue. trouvant cela bon quand même, son visage change arborant un sourire, " asante pour le coeur " la bouche pleine de viande sanglante, elle tend le reste du cœur à Liana, " Inahan vouloir goûter "

Atalante s’avance encore un peu, se mettant finalement debout. La corde qui relie son poignet droit à une pierre commence à se tendre, lui faisant éprouver les limites de sa toute relative liberté. Elle glisse le bras droit dans son dos afin qu’il ne soit pas trop tiraillé et elle contemple le cadavre de l’animal dépecé avec stupeur. Le sang qui coule. Le cœur qui ne bat plus et que l’on dévore. A-t-elle seulement déjà vu pareille créature ? Sait-elle simplement que la viande vient des animaux ? Elle est chamboulée.

Liana a un premier haut de cœur mettant sa main sur sa bouche ... puis un autre serrant plus fort sa main ... Et quand Sa'afi lui propose de gouter et qu'elle voit sa bouche remplit de sang, elle dépose une tarte tout droit sortie de son estomac non loin des pieds de Kube ... Elle relève la tête vers Sa'afi * euh non merci ça ira * Le teint plus blanc que blanc.

Sa'Afi amusée par le refus de Liana, elle décide de ne pas insister avec elle, sachant qu'un jour elle sera obligée d'y venir comme elle, elle entend la muette essayer de venir tirant sur la corde, elle se retourne vers Atalante, et lui tend le morceau de cœur cru et sanglant, " toi manger viande" s'approchant d'elle et lui tendant le morceau de cœur restant.

kube'Ba Wawindaji a un mouvement de recul très marqué, parce que bon, se faire gerber quasiment dessus, c'est jamais sympa. Heureusement, le coeur est dans les mains de Sa'afi, parce qu'elle l'aurait probablement reçu en pleine tronche, la Liana. Il gronde, déplace la bête, les corbeilles autours qui permettent le tri des parties. Il ne sait pas que les coeurs appartiennent qu'aux Inkosis, il en chassera d'autres, des tabuks, sleen, pour qu'ils en mangent. Il se replace pour continuer sa besogne, levant maintenant les deux gigots longs, puis courts, machette les sabots... etc etc etc.

Atalante fixe son regard clair sur Sa’Afi qui s’avance vers elle, armée d’un reste de palpitant. Atalante ne semble ni effrayée ni dégoutée. Elle penche subtilement la tête sur la gauche tout en l’observant venir. Ses prunelles se baladent le long de la chair brunie de la sauvageonne avant de s’arrêter sur le morceau de viande sanguinolent. Elle tend la main pour le récupérer et elle le saisit avec une douceur étrange, refermant ses doigts dessus précautionneusement comme on saisirait un papillon dont on craint d’abimer les ailes poudreuses.

Liana avait encore du mal avec tout ça alors elle inspire profondément en grimaçant. Elle regarde Sa'afi proposer du cœur à la femme. Elle observe de loin ne voulant pas s'approcher parce qu'elle a le coeur sensible là.

Kube'Ba Wawindaji tourne sa focale sur l'Échange sanglant, entre la muette et la guerrière. Bon... fallait qu'il se l'avoue, il avait vraiment "pogné de quoi" (oui oui, québécois style) avec cette histoire de sang. Limite...sa tête lui tourne quand la rousse prend le cœur. Il les observe avec attention, mettant en veilleuse son dépeçage en règle.

Sa'Afi regarde Atalante et la voyant plus qu’intéressée par la scène, elle décide de la détacher et la prendre en laisse avec elle, la tenant de près et serrée, elle la regarde fixement, " si tu essaie de fuir, tu finie en nyama (viande), mange la viande que tu viens de prendre, on te regarde", puis elle se tourne vers Ku'Be forçant Atalante a la suivre et regarde le dépeçage, " oublie pas de récupérer le sang, Liana va t'aider "

Liana se demande de quelle planète débarque la rousse. Elle semblait être habité d'un aura particulier. La fille était fascinée par un cœur. Et elle petit cœur elle avait. Une main sur son estomac elle s'avance vers Kube pour lui murmurer * comment tu peux ? * Elle le savait originaire du nord et sans doute pas adepte du mangeage d'abats

kube'Ba Wawindaji : "Shujaa... le sang...très...peu..." Comme hypnotisé. Il répond à Liana "J'aime tout...de plus en plus..."Ça prend 3 semaines changer ses habitudes alimentaires, ça faisait plus longtemps qu'il était dans la jungle. Il lâche tout, pour le coup, et va se jucher dans sa position préférée sur une roche, observant la rousse pour la suite, vraiment curieux.

Atalante ramène le reste de cœur vers elle. Sa main droite vient se placer au-dessus de lui. La corde, derrière, se tend. Une expression singulière bouleverse les traits de son faciès. Tristesse infinie. Ses doigts vibrent. Tremblements. Ils viennent caresser la chair à vif, comme ils caresseraient quelque petit être fragile et sensible. C’est alors que Sa’Afi récupère la laisse. La corde se relâche. La tension reste. Les yeux d’Atalante s’emplissent de larmes. Tenant toujours le reste du cœur avec délicatesse, la jeune femme s’avance vers le cadavre disséqué de l’animal.

kube'Ba Wawindaji crahapute tel un feral près des kikes, terriblement curieux, et quelque chose dans la nature de la rousse vient le chercher...

Liana déglutit un peu. Il se passait des choses bizarres ici et elle était dépassée. Voyant que la rousse s'approche du cadavre, quelques scènes d'horreur lui reviennent en tête comme quand les zombies de walking dead mangent les autres dans une sauvagerie sans nom. Elle veut pas voir ça, la rousse semblait tarée. Elle se retourne pour aller voir ses poissons qui sechent

Sa'Afi entend la question de Liana, elle explique rapidement comment elle a reussi a en manger, " tu sais lors des ascensions et des fêtes en ton honneur, quand tu te retrouve au milieu de la tribu et que l'inkosi t'offre un morceau de viande ou abats cru et que tous le monde te regarde attendant que tu en mange, tu n'as pas trop le choix, aussi tu gères ton stresse et tes hauts de coeurs" puis elle se tourne vers Atalante, lui prenant la main avec le coeur et la forçant à approcher la viande de sa bouche, " ouvre et mord dedans" la c'est du forcage d'alimentation.

kube'Ba Wawindaji observe Sa'Afi, pas nécessairement la façon dont il aurait procédé, mais... Ses paroles sont justes, et a contrario de la blonde, lui, avait très hâte d'en vivre, si les esprits lui permettaient. Il se remet au travail, glissant sa lame pour détacher la peau du muscle, tranchant la gorge un peu plus pour en arriver à la colonne, et ultimement, la couper avec une machette ou un semblant de scie.

Atalante allait se pencher sur le cadavre mais elle n’en aura pas le temps puisque la Mamba essaie de la contraindre à manger ce cœur dont Atalante n’a visiblement nulle envie de faire son repas. Elle garde les lèvres parfaitement scellées alors que des larmes viennent tremper le teint blafard de ses joues rebondies. Elle se tortille comme un ver afin d’échapper à l’emprise de Sa’Afi.

Kube'Ba Wawindaji relève sa focale vers la wanawake, puis croise celle de la rousse "Une étape à la fois, tu ne crois pas? Un beau morceau tendre, qui vient d'ici..." Il pointe de la lame le milieu du dos, mais laissera la shujaa décider de la suite.

Sa'Afi ne lâche pas sa prise, tenant la laisse serrées et sa main, elle la fixe dans les yeux , une lueur sauvage ressortant , ses canines acérées apparaissant , pas contente. puis écoutant Ku'Be, elle grogne pas contente, mais c'est un mâle de la tribu aussi, elle la la main d'Atalante, " tu devrais remercier Ku'Be, car moi je t'aurais forcer a en manger" elle oblige Atalante à rendre le morceau de viande à Kube, "rends le morceau au guerrier qu'il le mange"

Atalante prend quelques secondes pour se remettre de cet affrontement inégal. Elle pose alors les yeux sur Ku’Be. Triste. Elle s’avance d’un pas hésitant et s’accroupit face au chasseur. Le corps dépecé du tabuk est étalé entre eux, barrage sanglant et morbide. Sans lâcher l’homme du regard Atalante étend le bras vers le cadavre. Elle pose le reste du cœur dessus. Elle le rend à son seul propriétaire, le seul à qui il a permis de vivre. La main gauche de la jeune femme glisse alors sur la tête intacte de l’animal et se met à en caresser le museau. Elle pleure. En silence.

Kube'Ba Wawindaji opine du chef à Sa'Afi, satisfait. Il s'avance pour s'approcher d'elle, et passe sa paluche ensanglantée sur la jambe de la wanawake, pour la remercier. Ses canines...les dents... L'avait quelque chose de très.. primal. Son attention est détournée quand la rousse se met face à lui, au dessus du tabuk. Il prend le coeur, lui n'attendra pas, et en mange un bon bout, parce que bon, c'était frais, c'était bon. Lorsqu'elle pleure, en caressant le museau, l'homme explique. 

"Je sais que tu me comprends. Quelque chose me laisse le croire. Ta bouche ne s'ouvre pas, je pense de plus en plus que c'est ta nature, mais tes yeux parlent. Alors laisse moi t'expliquer..." Il inspire, entre deux bouchées, et débute son laïus "Je ne chasse que les mâles, plus fort, ceux qui ont déjà donné vie. Jamais les femelles, ni les petits. Je remercie les esprits, et Thor, comme l'akicita m'a appris. Je tue pour que tous puissent vivre, jamais par abus. Je suis fier de ma capture. Tu peux pleurer, sur sa mort, mais sois certaine qu'il n'en sera jamais vain." Il pose sa grosse paluche chaude sur la main qui flatte le museau, cherchant son regard.

Sa'Afi tend la laisse à Ku'Be, " tiens fais en ce que tu veux, moi je vais faire un tour et je reviens" sans dire l'endroit ou elle compte partir

Atalante écoute l’argumentation de Ku’Be. Cela se voit parce qu’elle relève le nez au fur et à mesure qu’il avance dans son discours. Elle frémit lorsque la paume de la main du chasseur rencontre le plat de la sienne. L’une est brûlante, l’autre est gelée. Elle n’essaie cependant pas de retirer sa main. Elle le contemple alors qu’il termine son monologue. Touchée. Elle se met à sourire entre ses larmes, d’une risette quiète et rassurée. Elle incline la tête vers l’avant. Merci.

Elle essaie finalement de retirer sa main. Les contacts prolongés semblent la gêner ou la mettre mal à l'aise. Elle baisse les yeux, la mine un peu perdue.

kube'Ba Wawindaji avait pris la laisse, bien sûr, mais avec un certain relâchement. Il sait que si elle partait, il n'aurait qu'à s'élancer, ou bander son arc. Sa main n'est plus sur la sienne, il poursuit son travail, yeux penchés vers la bête. Il poursuit "Je suis né torvi, d'Einar, qui a périt. Je suis du nord, dans mes veines coule la neige, et le blizzard. J'ai erré, longtemps, devenue veuf, et père de deux fils morts. J'étais marin, chasseur et marchand puissant. Maintenant, je suis ici, près de cette bête, à chercher à nourrir la tribu, ma tribu...." À la fin, il la confronte des yeux, toujours curieux de ses réactions. Il s'ouvrait, aller savoir pourquoi. Le silence avait ça de beau qu'il laissait place à la confidence.

Atalante lui prête une oreille attentive. Le sens de certains mots, les noms propres et le vocabulaire relatif au climat du Nord semble lui échapper car elle fronce les sourcils lorsqu’il les prononce mais le reste de l’histoire est visiblement compris. Elle hoche la tête. Elle sourit toujours, d’un air plus grave qu’auparavant. Elle le prend au sérieux et paraît accorder de l’importance à ce qu’il dit. Elle est comme une enfant à qui l’on raconte une histoire avant d’aller border son lit : passionnée.

 Probablement est-ce la première fois de sa vie que quelqu’un prend le temps de lui adresser des mots qui ne sont pas des ordres…

mardi 2 décembre 2014

Atalante


« Je ne chante ni l'espérance,
Ni la gloire, ni le bonheur,
Hélas ! pas même la souffrance.
La bouche garde le silence
Pour écouter parler le cœur
.»
A. de Musset

    Atalante est une jeune femme qui semble tout juste sortie de l'adolescence. Elle paraît muette et son comportement laisse imaginer qu'elle est perturbée. Égarée dans la jungle, elle est trouvée par les Jang'Ka. Est-elle une esclave en fuite ? Une petite chose brisée délibérément abandonnée ? Son mutisme empêche de le déterminer mais qui s'en soucie, de toute façon ?

dimanche 7 septembre 2014

L'amanite à pierreries

Elaine va mal en ce moment et cela se traduit par une farouche tendance à la solitude couplée à des fréquentes visites au cimetière pour aller se recueillir –pleurnicher- sur la tombe de sa mère. Comme tous les jours depuis quelques temps, la jeune femme emprunte donc le chemin menant au cimetière, faisant au passage un long détour par la forêt.

Alors qu’elle progresse d’un pas traînant sur les pavés délimitant sa route, elle aperçoit une silhouette encapuchonnée, couverte d’une lourde cape noire. Un frisson court le long de son échine : cette vision n’a rien pour la rassurer. Déterminée, elle poursuit tout de même son avancée, pressant le pas dès qu’elle a dépassé l’ombre.

Nareshka s'était avancé presque à l'aveugle, le soleil n'était pas là pour l'aider bien au contraire, et sa vision n'en est qu'amoindri mais elle recherchait se foutu champignon. Nareshka avait bien fait attention à ne pas croiser les gardes ou s'approcher trop près de la cité, sachant bien d'après les dires d'Aenur qu'elle était en mouvement à cause de l'enlèvement. L'ilithiiri était bien recouverte, de dos comme de face impossible de voir sa couleur, elle savait pertinemment que seule il ne fallait pas se faire voir et encore moins connaître.

C'est quand elle entendra des bruits de pas derrière elle, qu'elle fléchit les genoux pour faire mine de chercher quelque chose...Bonne actrice surement...Ses oreilles malgré la capuche essayeront de capter les bruits qui s'éloignent, elle tentera de tourner la tête pour voir celui ou celle qui était dans son dos pour apercevoir une femme...La capuche l'aidant partiellement à mieux voir, elle est sans cesse obligée de plisser, frotter ses yeux pour les soulager, de là elle n'arrive pas à bien voir si c'est une elfe ou non...L'ilithiiri attendra qu'elle s'éloigne pour éventuellement la suivre...

Elaine poursuit donc son avancée vers le cimetière, prise d’une certaine angoisse. Depuis quelques temps, elle a développé comme une allergie à ceux qui se voilent sous des capes noires. Elle a la gorge nouée et regrette presque de n’avoir pas rebroussé chemin quand il en était encore temps. Elle se hâte de rejoindre le cimetière, comme si pareil lieu aller la rassurer. A peine a-t-elle pénétré dans cet endroit funeste, qu’elle se retourne, le cœur battant. L’a-t-on suivie ?

Nareshka s'était remise droite quand les pas se sont éloigné...Ses mains se découvrent de la cape pour venir frotter ses yeux qui commencé déjà à pleurer à cause de la luminosité...Elle soupire longuement et s'arrure que sa cape lui recouvre la poitrine et les mains, non pas qu'elle voulait se faire des amis, mais comment interroger les gens s'ils savent votre nature...Faut dire que la plupart du temps Nareshka se donne un malin plaisir à rabaisser les autres races. 

Finalement elle décide de se tourner pour suivre la femme, sachant déjà qu'elle ne devrait pas tarder à rentrer, son pas est lent et presque hésitant, ne cherchant pas à être discrète mais elle cherche surtout à bien s'orienter, son handicap commençait à prendre trop d'ampleur mais la prêtresse avait ce côté curieux sur les autres races, ne les ayant jamais vues, elle aimait étudier ces races qui pour elle... Étaient tous inférieures à elle...Bien évidement. L'ilithiiri arrive en haut de pente après pas mal de minutes...S'arrêtant net en voyant que ce qui semble être une humaine est planté là..

Elaine plisse les yeux. Le cimetière, perché sur une colline, est nappé d’une légère brume qui le plonge dans une atmosphère morbide et qui perturbe le sens de la vue. Elle trésaille lorsqu’elle finit par distinguer une silhouette gracile, drapée d’une longue cape. Elle a de bonnes raisons d’être inquiète mais un sursaut de raison la persuade de ne pas tout révéler directement. Après tout, elle a respecté son accord avec l’elfe noir. De quoi a-t-elle peur, alors ?

Elle avance d’un pas, s’efforçant de masquer sa peur. Son minois adopte une figure aimable et sa voix, bien que vibrante, est si chaleureuse qu’elle paraît dissiper le brouillard autour d’elle : « Salutation », elle ne parvient pas à distinguer quel visage se terre dans l’ombre de la capuche, « je… je peux quelque chose pour vous ? » Elle sourit avec nervosité.

Nareshka se dit qu'elle repassera surement pour la discrétion mais c'était une prêtresse et surtout elle voulait se foutu champignon, pour les deux mâles sont pas là quand elle en a le plus besoin...S'efforcera pour ne pas grimacer ou même pester à voix haute ce qui est un effort considérable pour l'ilithiiri, elle profitera de la brume pour baisser la tête et se tourner légèrement pour cacher toujours sa main et frotter ses yeux, la petite brume qui l'aider pas mal pour sa vision, du moins sa la soulagée et c'est lorsqu'elle entendra la voix de la femme qu'elle pourrait presque dessiner un visage doux, presque à l'équivalent des elfes ce qui n'était pas pour aider l'humaine...

Avant d'ouvrir la bouche Nareshka s'éclaircira la voix peut être qu'elle la prendra pour une vieille sorcière et parlera de sa voix charmeuse : « Salutation...Peut être...Je ne sais pas encore...J'étais à la recherche d'un champignon quand je t'ai vue... Quel est cet endroit ? » n'ayant pas encore mis les pieds dans un cimetière humain forcement c'était d'avantage curieux pour elle...

Elaine se fait violence intérieurement afin d’apaiser ses craintes. Après tout, cela peut n’être qu’une voyageuse perdue ou même un citoyen de Couronne désireux de rester anonyme… Depuis les récents évènements, elle a le sentiment de paniquer pour un rien et de ne pas parvenir à reprendre le contrôle sur ses émotions. La paranoïa dans laquelle la ville est plongée depuis la disparition d’un enfant n’arrange rien à cet état d’esprit.

Elle sait pourtant, que, si elle ne veut pas éveiller les soupçons et se mettre en danger par la même occasion, elle a intérêt à se remettre rapidement : « Un champignon ? », demande-t-elle d’une voix soudainement plus intéressée que craintive, « je peux peut-être vous aider, je suis herboriste.» Son sourire s’efface pour laisser place à une moue perplexe lorsque son interlocutrice l’interroge sur la nature du lieu où elles se trouvent : « C’est un cimetière », répond-elle sans réfléchir, « un endroit où nous enterrons nos morts… » Mais d’où vient-elle pour ignorer cela ?

Nareshka entendra qu'elle peut l'aider, ce qui pourrait l'arranger pas mal vue sa vision médiocre et ses yeux qui pleurent et qui ne s'arrêtent plus...Nareshka retiendra le mot cimetière, se demandant qu'elle était l'utilité de garder des morts....Pour elle c'était encore plus inutile que les elfes finalement. La drow se gardera bien de lui parler de ses pensées, pour sur qu'elle se fera griller si elle parle de sacrifice pour donner la mort et fermera ses lèvres...

Après quelques longues secondes elle se décide enfin à parler de sa voix qui sera devenue basse : « Je cherche un champignon pour sa toxine...J'ai entendue dire qu'elle était capable d'endormir quelqu'un...Mais mieux travaillée elle peut guérir... » Bien sûr la dernière partie était complètement fausse, mais pour se faire passer pour une gentille elle savait que le mot guérir était presque imparable, et puis ayant senti l'humaine intéressée...

Elaine cligne des yeux. Son interlocutrice a de la chance de l’avoir intéressée avec cette histoire de champignon. Son travail a tendance à lui faire oublier le reste et elle est plutôt prompte à aider autrui dès lors qu’on ne se montre pas désagréable avec elle… : « Vous ne connaissez pas le nom de ce fameux champignon ? », demande-t-elle à tout hasard. Cela lui faciliterait grandement la tâche…

Elle se met toutefois déjà à réfléchir. Elle ne demande jamais à ses clients ce qu’ils comptent faire des plantes qu’elle leur fournit mais comme ce sont, en général, des alchimistes d’Etat, leur activité est de toute façon contrôlée… : « Un champignon somnifère… Je verrais peut-être. » Elle ajoute, continuant de réfléchir : « Mais… Je ne pense pas qu’il puisse soigner quoi que ce soit, même apprêté par le meilleur des alchimistes. »

Nareshka esquisse un sourire, la partie sur la guérison était tombée à l'eau, ses épaules se relèveront à peine : « Je voulais juste voir si tu ne me mentais pas sur ta connaissance... » Le nom...Elle le connaissait dans le langage des drows et non celui des humains alors ca risque d'être difficile...: « Je ne connais pas son nom...Mais je suis sûr qu'une experte comme toi...Sera capable de me guider vers le bon chemin » la fin de sa phrase sera hachurée, vraiment difficile pour elle de complimenter une sous-race, mais pour l'instant elle n'avait pas le choix, Nareshka était seule et avec sa vision amoindrie, une aide était la bienvenue, au pire elle prolonge simplement sa survie dans les bois...

Elaine n’est plus vraiment effrayée mais elle a développé tout de même une certaine méfiance vis-à-vis de cette femme qui lui apparaît suspecte en bien des points. Toutefois, elle ne se voit pas lui refuser de l’aide : « L’Amanita gemmata contient une toxine qui endort », se contente-t-elle de dire, « on la nomme aussi amanite à pierreries. Je sais où la trouver. » Ce champignon est utilisé à Couronne, par les alchimistes, pour réaliser des somnifères vendus aux citoyens insomniaques.

Elle esquisse quelques pas vers la créature encapuchonnée, fendant la brume de son corps frêle. Toujours impossible de distinguer son visage : « Vous avez de la chance, je n’ai rien de mieux à faire », lui dit-elle d’un ton amène, « suivez-moi, je vous prie, mais soyez sur vos gardes. Il y a des êtres dangereux dans la forêt… »

Nareshka écoutera la jeune femme, et retiendra le nom donné par les humains ça peut toujours servir, puis ça évite de parler le langage des ilithiiris, au moins elle peut garder son identité secrète, peut être qu'elle la prendra pour une femme au visage déformé, elle en voyait beaucoup dans l'outre terre des femmes défiguré et qui porté une capuche...Enfin c'était une humaine alors c'est sûr qu'elle n'avait pas les mêmes références.

C'est lorsqu'elle verra la petite chose descendre qu'elle s'écartera, une fois de plus tout était presque calculé, bien que ce mouvement lui coûte beaucoup à son égo, elle fera avec et puis personne n'était là pour la voir, sa voix se fait plus basse : « L'Amanita gemmata...Ça me dit quelque chose...Mes pertes de mémoire... »  soupire un peu, avec un peu de chance ça passera et ajoutera : « Je te suis...Je ferai attention... »

Elaine s’engage donc sur le chemin, vérifiant, cette fois-ci sans crainte, que la créature la suit. Plus elle passe de temps en sa compagnie, plus elle est curieuse de comprendre. Elle sent bien que quelque chose ne colle pas dans cette histoire mais elle serait incapable de dire quoi. Alors qu’elles dévalent le chemin, le brouillard s’estompe rapidement, laissant place aux rayons chaleureux du soleil : « Je ne vous ai jamais croisée… Vous êtes nouvelle dans la région ? », demande-t-elle avec intérêt tout en marchant.

Dès qu’elles s’approchent des bois, Elaine porte toute son attention sur le sol, balayant celui-ci d’un œil expert. Cela fait quelques temps qu’elle n’en a pas ramassé et elle doit donc chercher. Il leur faudra marcher durant de longues minutes avant qu’elle ne s’arrête, en pointant le sol d’un doigt enthousiaste : « Là ! » fait-elle. Elle lui indique un petit groupe de champignons au chapeau jaune pâle, au pied blanc et court, mesurant une dizaine de centimètres de hauteur. Elle va s’accroupir auprès de ceux-ci afin de les examiner d’un regard plus précis : « Oui », confirme-t-elle, « ce sont bien des amanita gemmata ».

Nareshka suivra la jeune femme et quand elle quitte la brume, les rayons du soleil qui semble si étincelant pour certain pour elle c'était pleinement une massacre pour ses yeux et elle titubera un peu et ses pas seront plus long, elle passera surement pour une vieille...Ce qui pourrait être à son avantage, sauf qu'elle ne pourra pas frotter ses yeux et elle baissera d'avantage la tête comme pour se cacher et se soulager parce-que là elle douille sévère...La marche lui paraîtra longue et c'est quand elle entendra l'humaine dire là qu'elle relèvera un peu la tête pour voir les champignons en question sauf que sa vision est tellement amochée qu'elle voit pas grand chose et là elle est obligé de faire confiance à l'humaine ce qui la fera grommeler : « Peux-tu... Me les couper ? » s'arrêtera dans sa phrase pour lui répondre : « Je vis dans la forêt, je n'aime pas le monde...Ni le bruit...Et toi...Tu vis dans la cité ? »

Elaine note que la femme peine à avancer. Peut-être est-elle en effet une vieille sorcière solitaire un peu originale, vivant aux tréfonds des bois, là où même la petite rousse ne s’est jamais rendue… : « Oui, je vis à Couronne. Je me nomme Elaine Seleigh et j’y travaille en tant qu’herboriste. » Elaine reste penchée au-dessus des fameux champignons. Elle décroche de sa ceinture le petit couteau destiné à la cueillette des mycètes et coupe délicatement le pied blanchâtre des amanites, veillant bien à ne pas les arracher. Elle range la lame et se redresse, les mains pleines de champignons.

Elle s’avance vers la prétendue vieille femme : « Tenez, voilà. Dîtes moi… Vous qui vivez dans les bois depuis longtemps… N’avez-vous pas remarqué des choses étranges s’y dérouler depuis quelques temps ? » Manière subtile de tâter le terrain sans révéler quoi que ce soit… Tout en prononçant ces mots, elle baisse les yeux dans l’espoir de distinguer les mains de son interlocutrice lorsque celle-ci va récupérer le butin. Seront-elles fripées ?

Nareshka esquisse un sourire et sent les larmes couler le long de ses joues le soleil est juste en train de lui tuer la vue, mais bon elle ne peut pas quitter les lieux alors qu'elle est à deux doigts de récupérer les champignons et là..Une dilemme s'impose...Comment les récupérer si elle sort les mains elle verra la couleur et nul doute qu'elle verra que c'est une ilithiiri, du coup elle calle sa main sous sa cape pour la soulever et dira : « J'évite de toucher les champignons...J'ai eu beaucoup de mauvaises expériences... » Sa seconde main fera de même pour faire une sorte de cuve avec la cape, dissimulant toujours sa nature, Nareshka rajoutera : 

« La forêt dissimule bien des choses... J'ai pu croiser des centaures et des faunes là où habituellement ils restent dans les profondeurs...C'est surement qu'il a dû se passer quelque chose… Pourquoi ? As-tu fait une mauvaise rencontre...Elaine ? »

Elaine frémit légèrement : « Je les touche, moi, vous voyez bien qu’il n’y a pas de risque… La toxine ne s’extrait qu’à la cuisson. » Elle dépose toutefois les champignons dans le pan de cape que l’énigmatique créature lui offre, déçue de n’avoir pu distinguer ses mains. Sa curiosité est attisée par l’attitude de cette dernière et en même temps, elle a la vive intuition qu’elle ferait mieux de ne pas chercher trop loin…

Mais Elaine manque encore de prudence et de maturité, et elle se laissera emporter par le flux de ses émotions : « Oh, et bien… Il paraît qu’il y a des elfes noirs qui traînent dans les bois. Ce sont peut-être eux qui effraient les faunes et les centaures… » Elle ne mentionnera rien au sujet de ses propres rencontres mais l’éclat de peur dans ses yeux trahit facilement qu’elle ne fonde pas son propos que sur des rumeurs…

Nareshka réceptionne les champignons sans pour autant la remercier au encore lui répondre...Elle relèvera un peu le visage pour voir la frimousse de l'humaine, et sans bien voir elle sentira à ses mots la peur qui l'envahit pourtant quand elle parle d'elfe noir, elle grimace et ne la rectifiera pas :

« Les elfes à la peau sombre sont effectivement dans les parages...Heureusement je vit bien trop loin pour les intéresser...Cela dit, je les ai beaucoup étudiés et...Ils aiment particulièrement torturer et verser le sang des jeunes êtres...Comme toi...Ils sont réputés pour leur méchanceté gratuite et leur plaisir à s'adonner à des rituels ou je ne sais quoi encore... Évite de t'aventurer trop loin, sauf si la curiosité de pousse à faire leur rencontre... »

La vue commençait à lui manquer et écourtera leur rencontre : « Je vais devoir retourner dans les bois... Je ne veux pas trop m'exposer...Peut-être que nous nous reverrons...Elaine l'herboriste. », elle commence déjà à s'écarter toujours en titubant, sa vision commence à se troubler et ses pieds ne se lèvent plus du sol, se contentant de les trainer comme pour tâter le terrain et ne pas tomber sur une racine

Elaine fronce les sourcils au fur et à mesure de l’explication de la vieillarde. Elle semble en effet très bien les connaître et le tableau qu’elle en peint n’a rien qui donne envie de s’en approcher davantage… S’ils aiment tant verser le sang des innocents, pourquoi n’ont-ils pas encore versé le mien ? se demande Elaine. Elle ne peut réprimer une moue étonnée, constatant que la femme ne laisse paraître aucune peur à l’égard des êtres qu’elle décrit. Peut-être est-elle une sorcière assez puissante pour se protéger, en dépit des apparences qui la rendent bien minable, peinant à se déplacer… Elaine la suit du regard alors qu’elle s’éloigne, n’ayant pas eu les réponses aux questions qu’elle se posait à son sujet : « Vous ne m’avez même pas donné votre nom, ma dame ! » s’exclame-t-elle, espérant encore grappiller quelque information : « Soyez prudente ! »

Nareshka s'arrêtera en chemin et lâchera un : « Mon nom t'importe peu petite chose...Mais si l'envie me dit de te revoir soit sûre que nos chemins se recroiseront... » 

Elle reprendra sa route en cherchant toujours son chemin, là elle commence à pester et râler ce qui dans la forêt malgré la lumière et les rayons qui donne un tableau des plus magnifiques, donnera un soupçon de sorcellerie, et d'ailleurs elle finit par arriver à destination. Nareshka ne prendra pas la peine de se retourner pour voir si elle l'avait suivie, bien trop occupé à chercher à reposer ses yeux qui devaient ressembler à deux billes rouges...Une fois à l'intérieur elle soupire et prendra un peu le temps de se reposer, enfin reposer ses yeux bien sûr.